Syndrome de l’intestin irritable : solutions naturelles

Comme j’aime à le rappeler, je pense qu’il est intéressant de comprendre les mécanismes physiologiques du corps pour savoir quels remèdes sont plus adaptés à nos besoins.

Le syndrome de l’intestin irritable est un sujet que je souhaite aborder car mon mari en est atteint depuis plusieurs années et, moi aussi, dans une moindre mesure.

En effet, chaque personne qui souffre de ce syndrome manifestera plus ou moins les symptômes caractéristiques de la maladie. Car, oui, le syndrome de l’intestin irritable est bien une maladie et n’est pas que dans votre tête. La manifestation des signes cliniques dépend de nombreux facteurs mais dépendra aussi de votre degré d’investissement vis-à-vis de votre santé : plus vous laisserez passer le temps sans rien faire et plus l’inflammation se développera mais si vous prenez la décision d’adapter votre mode de vie et d’être à l’écoute de votre corps, il est possible de réduire l’inflammation et d’améliorer la qualité de votre vie.

Bien sûr, c’est un travail qui se fait sur le long terme. Il faut le temps de déprogrammer d’anciennes habitudes pour reprogrammer le cerveau sur des habitudes adaptées à votre physiologie tout en allant travailler à la racine du problème. Un travail qui demande du temps, de la patience et de la persévérance mais qui n’est pas impossible. Les éléments que je vous partage dans cet article ne remplacent pas un avis médical ni des conseils personnalisés, c’est pourquoi je vous encourage à vous faire accompagner par un professionnel parce que je sais combien il est difficile de vivre cette maladie et encore plus lorsqu’on est seul.

Le système digestif

Le système digestif est une sorte de tube, long de 8 mètres, qui débute au niveau de la bouche et se termine à l’anus. Le processus de digestion est déjà amorcé lors de la mastication : les glandes salivaires sécrètent des enzymes qui prédigèrent une partie des aliments, la nourriture se transforme en bol alimentaire, puis traverse l’œsophage. Des ondes péristaltiques poussent le bol alimentaire dans l’estomac où des réactions chimiques et mécaniques réduisent le bol alimentaire en de petits fragments et forment ce qu’on appelle le chyme. Le chyme (une sorte de bouillie) peut alors être évacué de l’estomac et être déversé dans l’intestin grêle : les aliments sont ainsi sous une forme plus facilement assimilable pour les intestins.

Les déchets sont ensuite acheminés dans le gros intestin où les sels et l’eau sont réabsorbés, tandis que les matières non digérées traversent le côlon jusqu’au rectum. Les déchets sont ensuite évacués par l’anus sous forme de selles.

La flore intestinale se trouve principalement dans le gros intestin : les bactéries se nourrissent des aliments non digérés, produisant des acides gras et des gaz intestinaux.

Les différents mécanismes et l’acheminement des matières dans les intestins sont contrôlés par un ensemble de nerfs situés dans la paroi intestinale, le système nerveux entérique, appelé également le « deuxième cerveau ». Ce système nerveux entérique, où sont localisées les terminaisons nerveuses, influence la perception de la douleur au niveau intestinal dans le syndrome de l’intestin irritable.

Le syndrome de l’intestin irritable (SII)

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) se définit comme un ensemble de troubles du fonctionnement des intestins lié à une hypersensibilité des cellules nerveuses du système digestif :

  • douleurs ou crampes abdominales,
  • perturbation du transit (diarrhée/constipation),
  • ballonnements/gaz, brûlures d’estomac,
  • nausées, sensation de ne pas être allé complètement à la selle,
  • présence de glaires collantes dans les matières fécales,
  • douleurs au niveau du rectum

Ces signes sont spécifiques d’une personne à une autre et se manifestent par poussées avec des périodes d’accalmies.

Ce syndrome est souvent associé à un syndrome dépressif, du fait de la chronicité des symptômes qui finit par altérer la qualité de vie, générant par la même occasion une fatigue physique et morale intense.

Diagnostic

Selon la classification dite de « Rome III », le diagnostic du syndrome de l’intestin irritable est posé chez des personnes :

  • qui souffrent de troubles gastro-intestinaux depuis au moins six mois,
  • avec des douleurs ou un inconfort récurrent dans la partie centrale ou basse du système digestif.
  • Les douleurs sont associées à des ballonnements ou une distension abdominale
  • et à une perturbation du transit intestinal (diarrhée, constipation ou alternance des deux).
  • Ces symptômes sont observés plusieurs jours par mois, au cours des trois derniers mois.

Ce diagnostic est posé par un médecin lors d’un examen clinique et des analyses complémentaires pour éliminer tout autre pathologie qui pourrait être en lien avec les symptômes.

Causes

A ce jour, les causes liées au syndrome de l’intestin irritable ne sont pas connues. Toutefois, il a été démontré que des facteurs pouvaient favoriser le développer des symptômes :

  • des facteurs génétiques,
  • une infection gastro-intestinale antérieure,
  • la prise d’antibiotiques,
  • une motricité intestinale trop rapide ou trop lente,
  • une sensibilité plus importante au niveau des intestins,
  • une inflammation de la muqueuse intestinale,
  • un microbiote déséquilibré,
  • la consommation de certains aliments,
  • la fatigue,
  • le stress et autres facteurs psychologiques.

Les ballonnements et la distension intestinale

Un ballonnement est un gonflement de l’abdomen dû à des gaz, entraînant une sensation de forte pression dans l’abdomen avec une augmentation de la circonférence abdominale lié à l’augmentation du volume des intestins. Les ballonnements apparaissent généralement au cours de la journée, après un repas, et sont générés par des matières liquides, des matières solides ou des gaz en grande quantité.

Les gaz et les flatulences

Les gaz sont produits par les bactéries qui se trouvent dans le gros intestin, au moment où elles se nourrissent des molécules non absorbées : c’est la fermentation. Lorsque les glucides sont fermentés par les bactéries, des gaz inodores sont produits en grande quantité.

Une partie des gaz produits descend dans les parties basses de l’intestin et est expulsé. Le reste est utilisé par les bactéries ou traverse la paroi du gros intestin pour pénétrer dans la circulation sanguine puis sont évacués par les poumons au moment de l’expiration.

Un gaz est nauséabond lorsque ce sont des protéines qui fermentent dans le gros intestin. Cela signifie que la quantité des protéines ingérée est supérieure à la quantité maximale pouvant être absorbée par l’organisme.

Pour réduire le volume des gaz dans les intestins, il est important de diminuer sa consommation en glucides qui nourrissent les bactéries intestinales. Ces glucides se trouvent dans les aliments riches en fibres solubles, en amidon résistants et en Fodmaps.

Les Fodmaps

Une partie des glucides, comme les fibres, dans les aliments n’est pas digéré par les intestins. Les fibres solubles sont fermentées par les bactéries, au contraire des fibres insolubles. Certains sucres et les alcools ne se digèrent pas et/ou ne peuvent pas être absorbés par les intestins. Ils sont alors fragmentés par les bactéries intestinales, favorisant la production de gaz.

Les Fodmaps sont donc les glucides qui favorisent la production de gaz dans les intestins. Nous y reviendrons plus en détails dans un prochain article.

L’inconfort et les douleurs intestinales

Chaque individu ne présente pas la même sensibilité intestinale : celle-ci dépend des terminaisons nerveuses localisées dans les intestins et sont liées à la distension intestinale. Des crampes abdominales peuvent également être à l’origine des douleurs intestinales, et selon le degré de sensibilité de la personne, la douleur ne sera pas perçue de la même manière, même si la douleur est de même intensité.

Pour certaines personnes, le moindre petit changement de l’activité intestinale peut stimuler les nerfs qui envoient un message au cerveau, provoquant ainsi les douleurs abdominales. D’autant plus qu’un dysfonctionnement au niveau de la transmission du message nerveux peut amplifier ces douleurs.

Les perturbations du transit intestinal

La consistance des selles (molles ou liquides en cas de diarrhée/dures et sèches en cas de constipation) dépend en grande partie de la teneur en eau dans les intestins.

Une diarrhée se manifeste lorsque la quantité de liquide dans les intestins est trop importante pour que les matières fécales soient asséchées, et une constipation peut être liée à une quantité insuffisante d’eau dans les intestins.

Ne pas boire suffisamment d’eau entraîne une absorption plus importante de sels et d’eau présents dans les intestins, favorisant la constipation. Toutefois, boire plus d’eau ne suffit pas à augmenter la quantité d’eau présente dans le gros intestin. En effet, l’eau est alors absorbée dans les parties les plus hautes du système digestif et le surplus est éliminé dans les urines. Ainsi, si vous n’êtes pas constipé, veillez à ne pas être déshydraté mais boire plusieurs litres par jours ne favorisera pas forcément un meilleur transit.

Tous ces symptômes ont impact considérable sur le corps et l’esprit du fait de leur chronicité. Même si la personne qui souffre du syndrome de l’intestin irritable peut connaître des périodes de répit, il n’en est pas moins difficile à vivre, surtout lorsque les crises sont répétitives et de manière rapprochée dans le temps. Il est donc important de prendre en compte à la fois la sphère émotionnelle et psychique, autant que la sphère physique, lorsqu’on est atteint du syndrome de l’intestin irritable.

Solutions naturelles pour soigner le syndrome de l’intestin irritable

En naturopathie, un accompagnement holistique permet de mettre en place des réflexes et des remèdes naturels afin de réduire les symptômes du syndrome de l’intestin irritable, espacer les crises, voire supprimer les symptômes à long terme.

Il est ainsi possible d’apprendre à mieux équilibrer ce syndrome grâce à des plantes, des huiles essentielles, des techniques de relaxation, une hygiène de vie adaptée et une bonne gestion du stress et des émotions.

L’alimentation

Dans le cadre du syndrome de l’intestin irritable, l’alimentation détient un rôle important. Pour calmer les douleurs et les irritations intestinales, une alimentation anti-inflammatoire permettra d’améliorer l’état inflammatoire des intestins (et de l’organisme, de manière générale).

Il est également intéressant d’identifier les aliments susceptibles de favoriser l’irritation intestinale et de réduire les aliments riches en Fodmaps pour alléger la digestion au quotidien. Toutefois, les intolérances et sensibilités seront propres à chacun.

Pensez à mastiquer lentement pour éviter « d’avaler de l’air » et de favoriser une bonne digestion qui débute, comme nous l’avons vu, dès la mastication. Un bol alimentaire bien mastiqué évitera à l’estomac, et au système digestif de manière général, de fournir trop d’énergie pour fragmenter les aliments en petites molécules afin de permettre l’assimilation digestive des nutriments.

Les plantes

Certaines plantes constituent un soutien efficace lors des crises du syndrome de l’intestin irritable.

Le psyllium est une plante mucilagineuse qui se transforme en gel au contact de l’eau. Ce gel vient tapisser les parois de la muqueuse intestinale pour apaiser les inflammations, les irritations et, en même temps, réguler le transit. En cas de diarrhée, le psyllium permet de retenir l’eau et d’évacuer les selles plus en douceur. En cas de constipation, le psyllium permet de favoriser l’évacuation des selles, toujours en douceur. Le psyllium est contre-indiqué en cas de sténose intestinale ou œsophagienne et en cas d’obstruction gastro-intestinale.

De la même manière, la mauve est une plante douce et émolliente pour calmer les irritations intestinales.

Le romarin est une plante couramment utilisée pour faciliter la digestion. Elle est antispasmodique et donc permet de réduire les ballonnements et les douleurs abdominales. Le romarin est contre-indiqué en cas de grossesse et d’épilepsie.

Le fenouil permet également de soulager la digestion : il calme les spasmes abdominaux et réduit la formation des gaz en bloquant le processus de fermentation dans les intestins. Le fenouil est contre-indiqué en cas de grossesse et chez les femmes souffrantes ou ayant souffert d’un cancer hormonodépendant (action oestrogénique).

Les huiles essentielles

Les huiles essentielles ont un fort pouvoir sur les symptômes du syndrome de l’intestin irritables mais sont à utiliser avec prudence, notamment lors de l’ingestion. Référez-vous à un thérapeute pour les utiliser en toute sécurité.

L’huile essentielle de menthe poivrée est excellente pour soulager les douleurs par son « effet froid ». L’huile essentielle de menthe poivrée est contre-indiquée en cas de grossesse et chez les enfants de moins de 6 ans, en cas de lithiase biliaire, d’inflammation de la vésicule biliaire, de troubles hépatiques graves, d’hypertension et en cas de problèmes cardiovasculaires importants.

En massage : diluer avec une huile végétale et masser l’abdomen en cas de douleurs ou après les repas. Veillez à ne pas utiliser l’huile essentielle sur une trop longue durée mais plutôt de manière ponctuelle, lorsque c’est nécessaire.

Précautions d’utilisation : faire un test cutané avant d’utiliser les huiles essentielles. Déposer deux gouttes au creux du coude et attendre au moins 24 heures afin de vérifier qu’il n’y a pas de réaction.

Une activité physique adaptée

Pour soulager les douleurs et favoriser le transit, il est important de se mettre en mouvement et d’avoir une activité physique régulière mais adaptée à son état de forme.

En cas de fatigue générale intense, préférez une activité douce comme le pilates, la gym douce ou encore la marche (dans la nature, c’est encore mieux pour le moral !).

Le soutien psychologique

Apprendre à gérer le stress et les émotions par des techniques de respiration et de relaxation aident à mieux vivre les symptômes et à mieux gérer la douleur. Par exemple, la cohérence cardiaque est un des outils utilisés pour mieux gérer son stress. D’autres techniques de relaxation aident à gérer les douleurs comme la relaxation progressive.

Il est aussi, très souvent, nécessaire pour la personne de suivre une thérapie où elle pourra trouver une écoute et des conseils car le syndrome de l’intestin irritable peut affecter fortement la qualité de vie de la personne qui en souffre.

L’avenir du syndrome de l’intestin irritable

En 2007, des chercheurs scientifiques toulousains ont mis en évidence le rôle d’une enzyme, la trypsine-3 qui pourrait être à l’origine des symptômes de l’intestin irritable. Cette enzyme est synthétisée de façon anormale dans le côlon (sa synthèse devrait en réalité s’arrêter au niveau de l’intestin grêle) par les cellules épithéliales de la muqueuse intestinale, favorisant par la même occasion la perméabilité de l’épithélium.

Les recherches se tournent donc vers l’identification de molécules capables d’inhiber l’action de la trypsine-3 pour soulager les personnes souffrantes du syndrome de l’intestin irritable.

En attendant, il est intéressant de comprendre comment fonctionne le système digestif afin d’avoir une meilleure compréhension des symptômes et ainsi de pouvoir mieux les appréhender. La nature nous a offert de nombreux bienfaits pour soigner certains maux dont nous souffrons, il serait dommage de ne pas en profiter ! Par ailleurs, cela nous oblige à ne pas rester passif et à devenir acteur de notre santé !

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